La campagne « Stoppons Chauffeur inc. » bat son plein

Le 19 mars, l’Association du camionnage du Québec (ACQ) a tenu un petit-déjeuner au Club de golf Métropolitain Anjou, réunissant ses membres pour discuter du phénomène Chauffeur inc., un fléau dans l’industrie du camionnage au Québec et ailleurs. Lors du lancement de la campagne « Stoppons Chauffeur inc. », Marc Cadieux (PDG de l’ACQ), David Morneau (président du CA de l’ACQ), Jean-François Pagé (VP exécutif de Transport Hervé Lemieux), Réjean Breton (PDG de l’Association des Professionnels du Dépannage du Québec (APDQ)), Me Stéphane Lamarre (Cain Lamarre) et Josyanne Pierrat (directrice Conformité et Affaires juridique de l’ACQ) ont exposé les enjeux.
Le 19 mars, l’Association du camionnage du Québec (ACQ) a tenu un petit-déjeuner au Club de golf Métropolitain Anjou, réunissant ses membres pour discuter du phénomène Chauffeur inc., un fléau dans l’industrie du camionnage au Québec et ailleurs. Lors du lancement de la campagne « Stoppons Chauffeur inc. », Marc Cadieux (PDG de l’ACQ), David Morneau (président du CA de l’ACQ), Jean-François Pagé (VP exécutif de Transport Hervé Lemieux), Réjean Breton (PDG de l’Association des Professionnels du Dépannage du Québec (APDQ)), Me Stéphane Lamarre (Cain Lamarre) et Josyanne Pierrat (directrice Conformité et Affaires juridique de l’ACQ) ont exposé les enjeux. Selon David Morneau, Chauffeur Inc. nuit gravement à l’industrie, mettant en péril entreprises et emplois. « Plusieurs transporteurs honnêtes pourraient fermer dès 2025 sans intervention gouvernementale », a-t-il prévenu, annonçant qu’il déposerait une pétition à l’Assemblée nationale le lendemain. Josyanne Pierrat a dénoncé ces « faux camionneurs indépendants », précisant que leurs employeurs contournent les obligations fiscales et sociales, désavantageant ainsi les transporteurs respectueux des règles. Josyanne Pierrat, directrice de la conformité et des affaires juridiques de l’ACQ. Des impacts concrets Une étude auprès de 48 transporteurs (16 145 employés et 9 846 véhicules) révèle que 79 % ont vu leur chiffre d'affaires baisser de 13,8 % en moyenne, et que 20 % rapportant une chute de plus de 20 %. Plus du tiers ont dû procéder à des mises à pied, et 67 % envisagent de le faire. Alors qu’un chauffeur salarié gagne environ 65 000 $ par an (jusqu’à 92 000 $ avec avantages), embaucher coûte de 20 à 30 % plus cher. Chauffeur Inc., en s’exemptant de charges sociales, bénéficie d’un avantage concurrentiel illicite qui déséquilibre le marché. Jean-François Pagé estime que 2 milliards de dollars ont échappé aux gouvernements en deux ans à cause de Chauffeur Inc., appelant à des modifications législatives urgentes. Risques pour la sécurité routière Pour Réjean Breton, la situation menace la survie des entreprises de dépannage et la sécurité routière : 85 % des transporteurs sondés disent que leurs chauffeurs se sentent moins en sécurité, en raison du manque de formation et de l’état déplorable des véhicules de Chauffeur inc. Depuis 14 mois, des factures impayées totalisant 2,1 millions $ ont été accumulées par l’APDQ auprès de membres de Chauffeur inc. Entre décembre 2024 et mars 2025, 189 incidents impliquant Chauffeur inc. ont été recensés sur les routes 138 et 189. Réjean Breton, président-directeur général de l’Association des professionnels en dépannage du Québec (APDQ). Jean-François Pagé, vice-président exécutif de Transport Hervé Lemieux. Un appel à la vigilance L’ACQ a profité de l’événement pour présenter un guide de compréhension rapide du phénomène. Dans la préface cosignée par Morneau et Cadieux, on lit : « Le dossier Chauffeur Inc. illustre la capacité de l’industrie à s’unir face aux défis, mais aussi les limites de l’action publique. Les expéditeurs doivent jouer un rôle clé en choisissant prudemment leurs transporteurs. »