Carrosserie

Steve Ross Custom : maître de la fibre de verre et du transport de véhicules récréatifs

Steve Ross Custom : maître de la fibre de verre et du transport de véhicules récréatifs

À Lévis, au cœur de la région de Québec, une équipe d’experts redonne fièrement le lustre d’origine aux véhicules récréatifs endommagés. Bienvenue chez Steve Ross Custom, une entreprise spécialisée dans la réparation de carrosserie en fibre de verre et en transport de véhicules récréatifs (VR) pour les concessionnaires. J’ai rencontré Patrick Cantin, bras droit de Steve Ross et homme-orchestre : il accueille les clients, établit les devis, commande les pièces et supervise la livraison de véhicules récréatifs. Il nous a généreusement ouvert les portes d’un univers peu connu, mais fascinant, celui de l’industrie du VR.

Un savoir-faire taillé dans la fibre

Chez Steve Ross Custom, on ne parle ni de tôlerie ni de débosselage traditionnel : la fibre de verre est la spécialité, et rien d’autre. Du petit campeur compact jusqu’au motorisé de 45 pieds, chaque unité passe entre les mains de l’équipe et est traitée avec une précision quasi chirurgicale.

« La fibre, c’est notre terrain de jeu. », explique Patrick. « On peut refaire un panneau complet à partir de zéro, c’est ce qui nous distingue. Et on le fait plus rapidement que les constructeurs eux-mêmes. » Le procédé est rigoureux : fabrication du panneau, intégration de l’isolation, étape du gelcoat, application des moulures, polissage, etc. Je vous entends déjà me demander ce qu’est l’étage du gelcoat. Et bien le gelcoat est la première couche visible d’un panneau. C’est une résine spéciale à base de polyester ou de vinylester, qui est habituellement pigmentée et appliquée à la surface des panneaux pour constituer une couche de finition lisse, esthétique et protectrice. Elle est appliquée par pulvérisation. Une fois durci, le gelcoat peut être poncé pour lisser la surface. Résultat : une finition impeccable, un panneau aussi beau qu’un panneau neuf.

La réalité du terrain

Les dommages subis par les VR proviennent, en général, moins souvent de collisions spectaculaires. « Ce sont souvent des accrochages à basse vitesse, en stationnant, ou encore des dommages causés par la nature (branches tombées, petites tornades, etc.). », note Patrick.

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Le processus de réparation débute généralement avec des photos envoyées par le client, ce qui permet une première évaluation. Par la suite, un estimé plus précis est réalisé sur place, incluant souvent des conseils sur la pertinence, ou non, d’impliquer les assurances.

Une fois le devis confirmé, les VR entrent dans le « saint des saints » : une chambre à peinture de 50 pieds de long, 16 pieds de large, avec une porte de 14 pieds de haut. Ce genre d’équipement, selon Patrick, se compte sur les doigts d’une main au Québec. « Cette chambre permet de traiter des unités que d'autres ateliers ne peuvent même pas penser d’accueillir. Certains clients viennent de l’autre bout de la province simplement parce que leur véhicule n’entre nulle part ailleurs. »

L’espace est pensé pour répondre aux contraintes spécifiques des VR : hauteurs variables, longueurs hors normes, et surtout, un environnement contrôlé qui garantit une qualité de finition irréprochable, même sur les plus grandes surfaces.

Une réputation bâtie sur 25 ans

Steve Ross n’est pas un nouveau venu : il a démarré son activité il y a 25 ans en récupérant des motorisés accidentés aux États-Unis pour les remettre à neuf et les revendre. Vint ensuite la concession VR Saint-Nicolas, dirigée pendant 22 ans avant d’être vendue… Steve en a cependant conservé deux départements clés : la carrosserie et le transport.

Aujourd’hui, Steve Ross Custom est installé dans un bâtiment regroupant tous ses services. « C’est notre quatrième année ici. », confie Patrick.

Une logistique de transport stratégique

de transport de VR. Depuis la vente de la concession VR SaintNicolas, Steve a conservé un autre département clé : le transport de VR. Et c’est là que l’aventure prend une autre dimension.

Avec quatre remorques de 50 pieds, l’entreprise dessert une dizaine de concessionnaires, principalement autour de Québec, mais aussi jusqu’en Gaspésie. « Au départ, personne ne voulait faire affaire avec Steve pour le transport, car il était lui-même concessionnaire. », raconte Patrick. « Mais après la vente, tout a changé. »

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Un pont entre Québec et l’Indiana

La grande majorité des VR vendus au Canada provient toujours des États-Unis, principalement de l’Indiana, épicentre manufacturier dans l'industrie du VR. Steve Ross Custom assure donc un rôle logistique crucial, rapatriant les unités vers les concessionnaires québécois.

Même avec les barrières tarifaires de 10 % au moment d’écrire ces lignes, le marché reste viable. Mais Patrick est clair : « Si les droits de douane devaient monter à 25 %, ce serait dramatique. Une roulotte de 100 000 $ passerait à 125 000 $. Le marché ne suivrait pas. »

L’excellence en tête

Ce qui distingue Steve Ross Custom, c’est une approche humaine, une flexibilité hors norme, et un savoir-faire technique qui rivalise avec les plus grands. Dans un marché en constante évolution, cette PME québécoise prouve qu’avec passion et rigueur, il est possible de bâtir une réputation d’excellence… fibre après fibre.

Aujourd’hui, avec Patrick à ses côtés, Steve Ross continue d’écrire cette histoire, une réparation à la fois, un convoi à la fois, prouvant que dans un marché aussi pointu, la spécialisation est non seulement une force, mais un levier stratégique.

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