Depuis 2004, la société américaine INRIX, dont le siège social est situé à Kirkland, dans l’état de Washington, analyse des données générées non seulement par les capteurs routiers, mais également directement de véhicules pour développer des mesures pratiques de gestion de la circulation. L’expertise acquise au cours des années a permis à INRIX de se hisser au rang des meilleurs fournisseurs de données et d’analyses de mouvement des véhicules partout sur le globe. INRIX a développé des produits novateurs générant des données en temps réel afin d’améliorer la gestion du stationnement et de la congestion routière.

Chaque année, INRIX publie son sommaire de la circulation sur les routes de la planète et en juin 2024, l’entreprise lançait son « 2023 INRIX Global Traffic Scorecard », qui comprend des données mises à jour au premier trimestre 2024. Selon la plus récente carte de pointage INRIX, New York est la ville la plus congestionnée au monde alors que les automobilistes et autres utilisateurs de la route perdent en moyenne 101 heures par année, prisonniers de la congestion routière. Le coût financier de cette congestion pour l’agglomération new-yorkaise s’élèverait à 9,1 milliards de dollars (US) en temps perdu. Ces 101 heures dans la congestion représentent une baisse de 4 heures par rapport au 105 heures enregistrées en 2022. On remarque aussi que la congestion est aujourd’hui de beaucoup supérieure aux 91 heures enregistrées en 2019, avant la pandémie de la Covid 19.

La congestion routière est un phénomène se pointant lorsque le volume de circulation excède la capacité des réseaux routiers. Au fur et à mesure que la circulation augmente, les chauffeurs, les transporteurs de marchandises et les passagers des autobus perdent du temps et consomment du carburant de façon non productive. En utilisant diverses données, INRIX incorpore à sa carte de pointage les distances moyennes à parcourir par les véhicules pour se rendre à leur destination. Dans la Grosse Pomme, cette distance moyenne est de 11,7 kilomètres.

Dans le top 10 des villes les plus congestionnées au monde (heures dans la congestion et distance moyenne à parcourir), New York est suivie de Londres, Royaume-Uni (99 h., 11,2 km), Paris, France (97 h., 12,1 km), Mexico, Mexique (96 h., 9,6 km), Chicago, Illinois, (96 h., 11,4 km), Istanbul, Turquie (91 h., 13,1 km), Los Angeles, Californie (89 h., 10,6 km), Cape Town, Afrique du Sud (83 h., 10,9 km) et Jakarta, Indonésie (65 h., 15,5 km).

Selon les analyses d’INRIX, un chauffeur aux États-Unis a perdu une moyenne de 42 heures en 2023, emprisonné dans la congestion, ce qui se traduit par une perte financière de temps de 733 $US par chauffeur. Au Royaume-Uni, les conducteurs ont perdu 61 heures en moyenne, dans le trafic, une perte financière d’environ 963 $CAN. Les chauffeurs allemands ont perdu une moyenne de 40 heures, une perte financière d’environ 609 $CAN. Les pertes monétaires totales en 2023 aux États-Unis à cause de la congestion, sont évaluées à 70,4 milliards de dollars (US), soit une hausse de 15 % par rapport à 2022. Au Royaume-Uni, les pertes financières seraient de 11 % supérieures à 2022 et atteindraient plus de 13,3 milliards de dollars (CAN) tandis qu’en Allemagne, les pertes financières découlant de la congestion seraient de plus de 4,8 milliards de dollars (CAN), soit 14 % de plus qu’en 2022.

Des 100 centres urbains les plus congestionnés en 2023, 98 de ces villes ont enregistré une augmentation d’heures perdues dans le trafic et, dans 71 cas, la hausse était supérieure à 10 %. Dans la préparation de sa feuille de pointage annuelle, INRIX recueille des données dans plus de 900 villes, situées dans 27 pays répartis sur sept continents. Il faut descendre au 17e rang pour trouver la première municipalité canadienne au classement. Il s’agit de Toronto, ON avec 63 heures perdues dans la congestion routière en 2024, une hausse de 21 % par rapport à 2022 et de 3 % comparativement à 2019.

Montréal se pointe au 30e rang de ce classement avec 57 heures d’attente en moyenne dans le trafic, en hausse de 20 % comparativement à l’année précédente et 4 % de moins qu’en 2019. Au 3e rang au Canada et 56e au monde, on retrouve Vancouver où les chauffeurs passent en moyenne annuellement 49 heures dans la congestion, une statistique de 10 % supérieure à 2022 et de 9 % de plus qu’avant la Covid 19. Toronto, Montréal et Vancouver sont les seuls centres urbains canadiens dans le top 100 des villes où la circulation routière est plus dense.

Il faut attendre au 289e rang pour trouver une autre ville canadienne, Winnipeg, MB avec 27 heures perdues en moyenne annuelle, 1 % de moins qu’en 2022 et 7 % inférieur à 2019. Calgary, AB suit au 328e rang avec 23 heures de perte de temps dans la circulation routière. Une donnée de 28 % supérieure à 2022 et 7 % de moins qu’en 2019. L’autre grande ville albertaine, Edmonton, se classe au 639e rang avec 15 heures de retard dans les embouteillages, soit 14 % de plus qu’en 2021 et 19 % de moins qu’en 2019.

En plus des pertes de temps, des externalités, comme les retards dans le transport de fret, des pressions inflationnistes et des impacts environnementaux sont aussi exacerbées par la congestion routière. Il ne faut pas, non plus, sous-estimer le coût du carburant dans la circulation lourde. C’est une des raisons pour lesquelles en 2023, les voyageurs ont dû subir plusieurs hausses du coût du carburant. C’est donc dire que seules les villes canadiennes de Toronto, Montréal, Vancouver, Winnipeg, Calgary et Edmonton ont assez d’embouteillages sur les routes annuellement pour apparaître sur la feuille de pointage des 945 centres urbains les plus congestionnés au monde en 2023. Les données de la feuille de pointage INRIX sont certainement des outils importants pour les gouvernements lorsqu’ils étudient d’importants projets afin d’améliorer la circulation routière.