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Des mesures de confinement en accord avec la science?

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En ce moment à Aukland en Nouvelle-Zélande, la foule encourage ses équipes préférées dans une atmosphère détendue loin du stress de la pandémie mondiale. Observer la 36e édition de la Coupe de l’America, la plus ancienne compétition sportive de la planète, fait prendre conscience à quel point l’existence des Québécois est bouleversée par la COVID-19.

Ce pays de cinq millions d’habitants n’a eu depuis le début que 25 décès causés par ce virus, tandis que le Québec franchira le seuil des 10 000 morts cet hiver. La situation québécoise demeure l’une des pires de la planète : seuls les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Italie, l’Espagne, le Mexique, le Portugal et la Belgique ont officiellement déploré davantage de décès par 100 000 habitants que nous¹.

Des mesures appuyées par la science?

Des gouvernements suivent les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé et d’épidémiologistes réputés. Ici on a oscillé au fil des mois entre différentes décisions, négligé des mesures de prévention telle la diminution du nombre d’étudiants par classe, tandis qu’on imposait des restrictions draconiennes à certains lieux et activités pourtant peu risqués.

Au Québec les entreprises et activités considérées « non essentielles » ont dû fermer du 25 décembre jusqu’au 11 janvier, cette date ayant été repoussée jusqu’au 8 février. À cela se sont ajoutés un couvre-feu à partir du 9 janvier, auquel ne sont pas soumis les travailleurs « essentiels », ainsi que l’obligation de travailler à distance pour tous les employés de bureau. Pour finalement revenir au code des couleurs le 8 février avec quelques assouplissements surtout hors des grands centres. Ces choix du gouvernement Legault étonnent, surtout à la lumière des données que publie l’Institut national de santé publique du Québec toutes les semaines à propos des foyers d’éclosion dans les milieux de travail². On y écrit : « La division des industries manufacturières a la plus grande proportion de milieux en situation d’éclosion par nombre d’établissements avec au premier rang la première transformation des métaux suivie de l’industrie du papier, de la fabrication de matériel de transport et de l’industrie des produits en plastique. » Mais en nombre des cas, ce sont les commerces de détail, dont les épiceries, pharmacies, grandes surfaces et magasins à bas prix qui dominent.

Cela est d’autant plus étonnant que l’on sait depuis l’automne dernier pourquoi le système immunitaire des hommes lutte moins efficacement contre la Covid que celui des femmes, qu’ils sont plus hospitalisés et dépendent davantage d’un respirateur. Pour finalement en mourir 1,7 fois plus souvent³.

Pourquoi fermer des lieux où les mesures de précaution peuvent facilement être suivies et où les cas étaient rares – des emplois davantage occupés par des femmes⁴ – tandis qu’on garde ouvertes des catégories d’entreprises fortement affectées? Pourquoi n’utilise-t-on pas les tests rapides à grande échelle? Pour les travailleurs, familles, fournisseurs de services et transporteurs de produits concernés, les fermetures du resto du coin, de la boutique de mode locale, de la galerie d’art, du magasin d’accessoires, du cinéma, de la salle de spectacles et de tant d’autres sont tragiques. Personne ne souhaite une troisième vague au printemps, mais ne pourrait-on pas agir en fonction des données scientifiques plutôt que par clientélisme politique?


  1. « Graphique du nombre de morts par 100 000 habitants par pays et territoires », compilé par Radio-Canada,

    https://ici.radio-canada.ca/info/2020/coronavirus-covid-19-pandemie-cas-carte-maladie-symptomes-propagation/

  2. « Vigie des situations d’éclosion de COVID-19 dans les milieux de travail », Institut national de santé publique du Québec, 9 janvier 2021,

    www.inspq.qc.ca/vigie-situations-d-eclosion-covid-19-milieux-travail/9-janvier-2021

  3.    Pourquoi la COVID-19 est-elle plus mortelle pour les hommes? Des explications biologiques, Radio Canada, 21 janvier 2021, www.msn.com/fr-ca/actualites/sciences/pourquoi-la-covid-19-est-elle-plus-mortelle-pour-les-hommes-des-explications-biologiques/ar-BB1d8VKG?pfr=1
  4. « COVID-19 : 68% des emplois perdus par des femmes au Québec », Véronique Prince, Radio-Canada, le 11 décembre 2020,

    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1756478/perte-emplois-femmes-retention-conciliation-famille-sante-mentale

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