Annonceurs vedettes

Les partis ignorent le camionnage

Catégorie:

Au moment d’écrire cet éditorial, la campagne électorale battait son plein et les promesses pleuvaient sur le Québec. Il faut quelquefois se demander si les principales formations politiques pensent que l’argent pousse dans les arbres en lançant des idées géniales mais plus saugrenues les unes également que les autres. Construction routière, transport en commun, mobilité durable et autres sujets touchent plus directement le monde du transport en général. Mais peu de promesses traitent du transport routier des marchandises, une industrie qui contribue pour 3,1 milliards de dollars au produit intérieur brut (PIB) du Québec.

Le transport routier des marchandises emploie plus de 41 000 personnes et en tenant compte des activités de soutien et des intermédiaires, ce chiffre passe à environ 60 000 personnes. C’est aussi une industrie d’une importance capitale à l’économie si l’on considère que, selon des données de 2010, le transport par camion était responsable du transport de 58,7% des importations totalisant 22,4 milliards de dollars venant des États-Unis. Dans le même ordre d’idée, 64,3% des exportations québécoises totalisant 40,2 milliards de dollars ont transité par camion pour se rendre aux États-Unis.

Plusieurs industries de moindre importance font l’objet d’une attention particulière lors de la présente campagne électorale, pourtant il y a des problèmes dans l’industrie du camionnage qui ne peuvent pas de régler sans une intervention gouvernementale. Il suffit de penser à la pénurie de main-d’œuvre alors qu’il manque des milliers de chauffeurs et de mécaniciens en véhicules lourds pour combler les postes disponibles. Avec l’avènement de journaux de bord électroniques qui englobe non seulement la ronde de sécurité mais également un contrôle des heures de service, un autre problème a fait son apparition. Les aires de repos sur les autoroutes du Québec, les haltes routières et les grands stationnements de centres commerciaux sont remplis de camions lourds garés pour permettre aux chauffeurs de se reposer selon les restrictions des règles régissant les heures de service.

Ce phénomène récent nécessite l’ajout de haltes routières et d’aires de stationnement offrant aux camionneurs des endroits où arrêter pour se reposer et respecter les directives concernant les heures de service. Et malgré tout leur bon vouloir, l’Association du camionnage du Québec et les autres regroupements à l’intérieur de l’industrie ne peuvent à eux seuls solutionner ce nouveau problème. Encore une fois ici, une intervention gouvernementale est requise afin d’élaborer un plan d’action.

Les camions sont souvent pointés du doigt comme raison de l’engorgement de notre réseau routier aux heures de pointe. Les camionneurs ont un boulot à faire et il faut se demander s’ils représentent le seul problème ou si la construction et les autos solos ne sont pas également responsables de la congestion. Des pays comme la France permettent aux camions lourds de circuler dans les voies réservées au transport en commun et aux taxis afin de désengorger la circulation. C’est peut-être une solution à envisager ici. Mais encore une fois, ce dossier semble absent de la campagne.

Annonceurs

Annonceurs vedettes

Annonceurs