Annonceurs vedettes

Le gaz naturel, pourquoi pas?

Catégorie:

Au mois de juin, le gouvernement du Québec publiait son premier Plan directeur en transition, innovation et efficacité énergétiques du Québec. Selon ce nouveau document : « La transition énergétique correspond à l’abandon progressif de l’énergie produite à partir de combustibles fossiles en faveur des diverses formes d’énergie renouvelable. »

En 1996, le gaz naturel représentait 15.4% du mélange d’énergie consommée au Québec et près de 20 ans plus tard, en 2016, la portion atteint seulement 16%. Le gaz naturel n’a donc pas fait des percées dans plusieurs nouveaux marchés malgré le fait qu’il est maintenant considéré comme un carburant alternatif au diésel sous la forme de gaz naturel comprimé (GNC) ou de gaz naturel liquéfié (GNL). Outre un avantage concurrentiel du côté du prix, le GNL et le GNC permettent aux camions lourds de réduire d’environ 25% les émissions de dioxyde de carbone (CO2), d’oxyde d’azote (NOx) et autres polluants. Malgré ces données positives, le plan directeur ne mentionne jamais le gaz naturel comme une option valable comme substitut au diésel. Comme l’électrification des véhicules lourds n’est pas pour demain, même si de grands progrès ont été réalisés, le gaz naturel devrait être considéré comme un alternative, ne serait-ce que temporaire, au diésel.

La Politique énergétique 2030 du Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles dévoilée en 2016 et d’où émane le plan directeur, propose d’augmenter de 25% la production d’énergies renouvelables et de 50% les bioénergies afin de dépasser le seuil de 60% des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie d’ici 2030. S’engager dans la décarbonisation de l’économie signifie s’attaquer en priorité à la situation qui prévaut dans le secteur des transports où va 82 % des produits pétroliers consommés au Québec8. Le défi est d’autant plus important que les tendances dans ce secteur vont généralement à contre-courant de la durabilité.

Mais il peut arriver que certaines initiatives répondent aux nouvelles réalités. Prenons l’exemple de ce qui se passe à Rivière-du-Loup, où le Carrefour du camion R.D.L. est la dernière station vers l’est de la Route bleue d’énergir composée de postes de ravitaillement pour les véhicules lourds roulant au gaz naturel liquéfié (GNL). Dans cette municipalité du Bas Saint-Laurent, des intervenants locaux, avec la collaboration de la ville et d’énergir, ont mis sur pied la Société d’économie mixte d’énergie renouvelable (SEMER). Celle-ci  devrait produire quelques 3,5 millions de litres (équivalent diésel) de biométhane liquéfié annuellement. Pour l’instant, le GNL offert à la station contient 20% de biométhane ou gaz naturel renouvelable (GNR) produit par la SEMER mais l’objectif est que dans un avenir plus proche que loin, 100% du GNL de la station sera en réalité du GNR.

Aussi connue sous l’appellation digestion anaérobie, la biométhanisation est un moyen de décomposition des matières organiques, telles les restes de table, qui s’effectue sans oxygène et qui transforme la matière en biométhane et en digestat. Plusieurs municipalités québécoises, Rivière-du-Loup, Saint-Hyacinthe, Varennes et quelques autres, ont déjà des centres de valorisation de la matière organique. La ville de Québec et d’autres municipalités et MRC ont déjà des plans pour se doter d’infrastructures de biométhanisation.

L’industrie forestière entend valoriser la biomasse forestière en la traitant pour en faire du biométhane. Une entreprise de Saint-Jean-sur-Richelieu, Évoleum, fabrique du GNR à partir d’huiles de friture tandis qu’à Thetford Mines, Innoltek produit du biodiesel de qualité à partie de matières biodégradables. Et je ne cite ici que quelques exemples alors que j’aurais pu en ajouter d’autres afin de souligner que la filière de la biométhanisation et de la production de GNR est bien implantée et vivante au Québec.

Plusieurs observateurs s’entendent pour dire que la Société de transport de Montréal aurait du choisir des autobus hybride gaz naturel/électrique plutôt que diésel/électrique, la première option étant plus écologique. Pour le monde du transport de marchandises sur de longues distances, pour des applications autres que locales et régionales, malgré qu’il soit un carburant fossile, je ne crois pas qu’il faille rejeter le gaz naturel du revers de la main.

Annonceurs

Annonceurs vedettes

Annonceurs