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Coûts et temps perdu sur la route de la congestion routière

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Le 25 février dernier, Statistique Canada publiait les résultats d’une étude compilée en 2016 et intitulée « Les trajets de longue durée en automobile pour se rendre au travail ». Selon ce travail, 12,6 millions de Canadiens font la navette en automobile pour se rendre au travail et parcourent une distance moyenne de 8,7 kilomètres. Ces mêmes Canadiens prennent une moyenne de 24 minutes pour se rendre à l’ouvrage. Cela peut sembler assez normal mais la durée du trajet peut s’avérer plutôt longue pour 854 000 automobilistes qui, en 2016, roulaient au moins 60 minutes pour se rendre au boulot.

En comparaison au recensement de 2011, à l’intérieur duquel des données similaires étaient ressorties de l’enquête nationale, Le nombre de conducteurs passant plus de 60 minutes pour se rendre au travail a augmenté de 5% alors que le nombre total de navetteurs faisant appel à leur automobile pour se rendre au travail a diminué de 3%. Il est certain que lors des longs trajets, souvent dans une congestion routière qui empire d’année en année, la présence de camions lourds joue un rôle particulier qui demeure encore indéfini. Statistique Canada compile de telles statistiques car l’organisme fédéral considère que les trajets de longue durée ont un coût pour la société pas seulement à cause des conséquences sur l’environnement, mais également par rapport aux effets de la congestion routière qui accroît les coûts relatifs aux infrastructures et réduit la productivité globale.

Les automobilistes passant plus de temps sur le chemin  du travail semblent avoir trouvé des moyens de réduire les coûts et de rendre la balade plus agréable car ils sont plus nombreux à faire du covoiturage. 21% des 854 000 Canadiens consacrant plus de 60 minutes à se rendre au travail font du covoiturage alors que cette portion est de 15% pour les autres navetteurs sur la route. La notion de covoiturage est probablement plus populaire dans le reste du Canada qu’au Québec où le concept ne commence qu’à faire son entrée et que les voies réservées à ce type de transport routier de personnes sont plutôt rares.

Dans le cadre du recensement, 15,9 millions de Canadiens ont affirmé faire la navette pour se rendre au travail et 74% d’entre eux le font au volant d’une automobile et 6% dans un siège de passager. Du total de 1,5 million de Canadiens consacrant plus de 60 minutes pour se rendre au travail, 57% ou 854 000 d’entre eux le font à bord d’une automobile. La durée moyenne pour un trajet de longue durée en 2016 était de 74 minutes et la distance moyenne à parcourir était de 57 kilomètres.

Les régions métropolitaines de recensement (RMR) les plus populeuses sont également les territoires où le phénomène des trajets de longue durée est le plus prévalent. Des RMR comme Vancouver, Toronto et Montréal sont non seulement des villes avec une population élevée mais également des centres importants d’emplois. L’avènement des banlieues et l’étalement urbain ont créé des RMR en périphérie des grandes villes d’où partent les automobilistes qui viennent travailler dans les grandes villes. En prenant Toronto comme exemple, il est démontré que des municipalités environnantes comme Hamilton, Barrie et Oshawa ont d’abord été développées en tant que milieux résidentiels ayant des liens économiques importants avec Toronto.

Carte de pointage INRIX

Le 11 février dernier, INRIX inc., le chef de file mondial des données analytiques de mobilité et de services de véhicules connectés, publiait sa carte de pointage annuelle de la congestion mondiale. Ce travail est réalisé à partir de données sur la congestion et les tendances de mobilité recueillies dans plus de 200 villes réparties dans 38 pays. Aux États-Unis, l’étude conclut que l’américain moyen perd 97 heures sur la route dans la congestion aux heures de pointe à chaque année et le coût pour l’ensemble de la population est de 87 milliards de dollars US ou 1 348 $US par chauffeur.

Dans le classement de la carte de pointage 2018 d’INRIX, c’est à Boston et à Washington que les chauffeurs perdent le plus de temps dans la congestion, soit 164 et 155 heures par an respectivement. Ces deux villes sont suivies plus loin derrière par Chicago et Seattle à 138 heures. Il faut remonter au 5e rang pour retrouver Los Angeles à 128 heures. Boston se classe aussi bonne première aux États-Unis pour les pertes dues à la congestion avec une moyenne de 2 291 $US par chauffeur. Les villes suivantes à ce chapitre sont Washington (2 161 $US), Seattle (1 932 $US), Chicago (1 920 $) et New York (1 859 $US). C’est à Wichita au Kansas que le coût de la congestion est le plus bas parmi les villes américaines analysées avec 304 $US.

New York est l’agglomération urbaine où le temps requis pour parcourir le dernier mille dans les quartiers d’affaires aux heures de pointe est le plus long à 7 minutes alors qu’il n’est que de 4 minutes à Los Angeles où les entreprises sont étalées sur un plus grand territoire géographique. « La congestion coûte des milliards de dollars aux Américains à chaque année. La congestion aura de sérieux impacts sur les économies locales et nationales ainsi que sur les citoyens pour plusieurs années », de dire Trevor Reed, analyste en transport chez INRIX. « Si nous voulons éviter que la congestion routière continue de nuire à notre économie, nous devons investir dans des systèmes de transport intelligent afin de faire face aux défis de mobilité. »

Voici le classement des 10 centres urbains les plus congestionnés aux États-Unis selon le rang (rang 2017), la ville, les heures perdues dans la congestion annuellement, la différence avec 2017, le coût par chauffeur par chauffeur ($US) et le coût de la congestion pour la ville ($US) :

Rang 2018 Ville Heures perdues Diff. Avec 2017 $ par chauffeur $ pour la ville
1.(1) Boston, MA 164 -10% 2 291 $ 4.1 G$
2.(2) Washington, DC 155 -3% 2 161 $ 4.6 G$
3.(5) Chicago, IL 138 +4% 1 920 $ 6.2 G$
4.(3) New York, NY 133 -4% 1 859 $ 9.5 G$
5.(4) Los Angeles, CA 128 0% 1 788 $ 9.3 G$
6.(6) Seattle, WA 138 0% 1 932 $ 2.9 G$
7.(11) Pittsburgh, PA 127 +5% 1 776 $ 1.2 G$
8.(7) San Francisco, CA 116 -5% 1 624 $ 3.4 G$
9.(10) Philadelphie, PA 112 0% 1 568 $ 3.3 G$
10.(8) Portland, OR 116 -9% 1 625 $ 1.4 G$

Le monde

Au niveau mondial, Boston arrive au 8e rang au classement alors que c’est Moscou qui revendique le titre de centre urbain où la congestion routière était la pire sur la planète en 2018. Voici le classement des 10 centres urbains les plus congestionnés au monde selon le rang (rang 2017), la ville, le pays les heures perdues dans la congestion annuellement, la différence avec 2017 :

Rang 2018 Ville Pays Heures Perdues Diff. Avec 2017
1.(1) Moscou Russie 210 -12%
2.(3) Istanbul Turquie 157 +6%
3.(2) Bogota Colombie 272 -5%
4.(4) Mexico City Mexique 218 +3%
5.(5) Sao Paulo Brésil 154 -1%
6.(6) Londres Royaume Uni 227 +1%
7.(8) Rio de Janeiro Brésil 199 +15%
8.(7) Boston U.S.A. 164 -6%
9.(9) Saint Petersburg Russie 200 -5%
10.(13) Rome Italie 254 +16%

Le Canada

Sur l’échiquier mondial, il faut remonter au 20e rang pour trouver la ville où la congestion routière aux heures de pointe est la plus importante, il s’agit de Toronto avec ses 164 heures perdues, une baisse de 4% par rapport à 2017. À Toronto, le dernier mille se parcourt en 6 minutes à 10 mph. Montréal se classe au 34e rang avec 145 heures perdues, 15% de moins qu’en 2017. À Montréal, les chauffeurs roulent à 12 mph pour parcourir le dernier mille en 5 minutes. Voici le classement de toutes les villes canadiennes où des données analytiques ont été recueillies par INRIX en 2018, selon leur rang mondial (2017), les heures perdues dans la congestion aux heures de pointe, la différence avec 2017, le temps du dernier mille (minutes) et sa vitesse (mph) :

Ville Rang 2018 Heures perdues Diff. Avec 2017 Temps (min) Vitesse (mph)
Toronto, ON 20(19) 164 -4% 6 10
Montréal, QC 34(28) 145 -15% 5 12
Calgary, AB 60(58) 88 +1% 4 14
Ottawa, ON 68(62) 107 -8% 6 10
Edmonton, AB 80(75) 89 -7% 4 14
Winnipeg, MB 96(107) 94 +8% 4 15
Vancouver, CB 99(88) 102 -15% 4 13
Halifax, NE 128(126) 119 +3% 5 12
Québec, QC 133(127) 85 -5% 4 14
Hamilton, ON 174(168) 50 -7% 3 19
Saskatoon, SK 216(217) 42 +7% 4 17
Waterloo, ON 220(220) 45 +2% 4 15

Ces villes canadiennes, comme plus de 200 centres urbains dont des données ont été colligées par INRIX dans le cadre de la carte de pointage annuelle, sont sélectionnées selon leur étendue géographique telle que définie par la densité de leur réseau routier. En feuilletant les études d’INRIX et de Statistique Canada, il est évident que la congestion routière est un fléau qu’il faut arriver à résoudre car son impact sur les économies locales, régionales et nationales ainsi que sur les chauffeurs et la population en général est bien réel. La situation ne fera que s’envenimer avec l’urbanisation rapide des pays émergents.

Par Guy Hébert

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