En une semaine, cette Pacifica a parcouru de la Gaspésie à Montréal près de 2000 kilomètres et ce, chargée de meubles et d’équipements de camping alors qu’il est tombé de la pluie verglaçante, de la neige et une forte poudrerie dans la vallée de la Matapédia. Contrairement à la plupart des chroniqueurs qui essaient des véhicules lors de voyages dans des conditions presque paradisiaques, cette Pacifica et ses passagers « ne l’ont pas eu facile »!
D’abord, pour ceux qui seraient encore intéressés par la Grand Caravan (FCA en a vendu pas moins de 51 513 au Canada en 2016, ce qui en fait leur second véhicule le plus populaire après le RAM!), mentionnons que FCA et son président Sergio Marchionne n’ont pas l’intention de la retirer rapidement, et que des analystes s’attendent à ce que sa production se poursuive jusqu’en 2019. La Pacifica et la Grand Caravan, assemblées sur la même chaîne de montage, ont beaucoup de points en commun, mais quelques différences notables.
De six à neuf vitesses
Chrysler offre une nouvelle version de son populaire V6 de 3,6 litres, fabriqué pour ce véhicule à Saltillo au Mexique, dont la puissance passe de 283 à 287 chevaux. Négligeable différence, direz-vous, mais c’est surtout le couple maximal de 262 livres-pieds, disponible plus tôt dès 4000 tours-minute, qui est intéressant. L’ancienne boîte à six vitesses (toujours présente dans la Grand Caravan), est remplacée par une automatique à neuf rapports. C’est l’équipementier allemand ZF Friedrichshafen AG que l’a conçue, et tout comme celle que l’on retrouve dans d’autres véhicules Jeep, Honda et Land Rover. On l’utilise en la sélectionnant encore avec un bouton rotatif du tableau de bord et celle-ci fonctionne habituellement bien, sauf lors des manœuvres de stationnement où elle est lente à passer de l’avant à l’arrière. Mais sur l’autoroute, la proximité entre les nombreuses vitesses permet au moteur de conserver une vitesse de rotation plus efficace.
À l’arrivée de chaque nouvelle génération d’un véhicule, on souhaite que celui-ci s’améliore selon de nombreux critères. L’un de ceux qui deviennent importants est la consommation de carburant, qui n’a pas beaucoup évolué avec la Pacifica. La version hybride ferait franchement mieux, mais la conventionnelle se maintient dans la moyenne de la catégorie, avec des données publiées de 8,4 litres aux 100 kilomètres sur l’autoroute et de 12,9 en ville. Pour ma part c’était 10,5 et 14 litres et ce, sans tordre la pédale avec des températures oscillant autour du point de congélation. J’ai ainsi fait quatre fois le plein d’essence en une semaine, entre autres parce que le volume du réservoir a diminué de 76 litres à 71,9. L’exact contraire serait souhaitable pour obtenir une autonomie satisfaisante, ce qu’offrirait l’hybride.
Habitacle de grande classe
Le tableau de bord, tout en courbes, comporte en option un écran de 8,4 pouces, de nombreuses fonctions électroniques et le désormais commun bouton de sélection de la boîte automatique.
La Pacifica s’est méritée le titre de meilleure fourgonnette auprès de plusieurs sites et magazines spécialisés, dont le Kelly Blue Book. Une bonne partie de ces prix a été gagnée grâce à son esthétique. L’apparence toute en courbes, les deux sections de toits vitrées dont un panoramique à deux panneaux, le tableau de bord dégagé et incurvé attirent immanquablement les regards.
Une équipe particulière a travaillé sur ce projet : le directeur du design de la multinationale Ralph Gilles, d’origine montréalaise, s’est ainsi entouré de deux femmes talentueuses. Winnie Cheung avait la responsabilité de l’intérieur du véhicule, tandis qu’Irina Zavatski a coordonné ses éléments extérieurs. Ralph Gilles précisait même en mai 2016 au Financial Post que la Pacifica était son plus grand accomplissement. De toute évidence, cette équipe a été plus sensible à l’apparence et aux fonctionnalités que n’aurait pu le faire un groupe uniquement formé d’hommes. La Pacifica est une Chrysler et non une Dodge, même si les données de puissance, de remorquage et de poids nominal demeurent semblables.
Par Frédéric Laporte
